Alors que le maître-mot de la révolution numérique actuelle est « simplicité », nous sommes confrontés tous les jours à une inflation normative et réglementaire galopante. Quel paradoxe !
Toutefois, si l’on regarde de plus près la réalité des choses, on constate un paradoxe plus grand encore : ces lois et normes sont obsolètes avant même d’être adoptées. Aussi, il est important de faire un arrêt sur image pour mieux comprendre la situation : quelle est la vraie nature de la complexité ?
Une complexité polymorphe, intrinsèque et historique
Le caractère polymorphe de la complexité apparaît intuitivement : juridique, réglementaire, technologique, opérationnelle, humaine, financière, etc. La complexité globale s’amplifie de manière exponentielle par la multiplication des complexités thématiques intrinsèques, ainsi que le foisonnement de leurs évolutions, confrontée en même temps aux exigences croissantes des clients.
Viennent s’y ajouter par sédimentation les pratiques professionnelles, les réflexes, les habitudes, les situations établies, les obligations quotidiennes, autant d’éléments qui entretiennent la zone de confort et constituent des paramètres de complexité, facteurs de négociation du changement.
L’accélération, facteur de complexité explosif
Dans le contexte actuel, un évènement supplémentaire vient accentuer le phénomène de complexité : l’accélération du temps et de la diffusion des évolutions. L’enjeu aujourd’hui est donc, non seulement de connaître les évolutions, de les comprendre et de les intégrer dans son modèle opérationnel et ses pratiques professionnelles, mais également de maintenir une veille continue et active de sorte à ce que le nouveau service ne soit pas obsolète à peine déployé.
Cette accélération s’accompagne d’effets collatéraux tels que le foisonnement des données et des informations disponibles, et la complexité inhérente à leur fiabilité (confiance, qualité).
Facteur de complexité par excellence : la mobilisation cohérente
Si tous ces éléments sont évidents pour vous et que vous maîtrisez l’ensemble des domaines de complexité de votre modèle économique, il en est un qui l’est moins. En effet, la complexité réside essentiellement dans le décalage de maturité des individus face aux évolutions actuelles et dans la difficulté à instaurer un dialogue ouvert et performant au sein d’une équipe.
Face à cette entropie croissante, plusieurs tactiques sont développées : concevoir et déployer en simultané de sorte à limiter le risque d’obsolescence, à constituer en propre un volume de données fiables et à intégrer de manière progressive les nouvelles évolutions, identifier et exploiter les failles techniques et réglementaires de manière à prendre de cours les concurrents et/ou le législateur.
A l’échelle individuelle, il devient vital de développer la vision hélicoptère -capacité à appréhender toutes les natures de complexité de manière globale tout en étant capable concomitamment de carotter un sujet complexe sans toutefois en être l’expert mondial- et de prendre la vraie mesure du changement à l’œuvre, tant par son intensité, sa vitesse que sa profondeur : une vraie lame de fond.
En synthèse, deux questions rémanentes se posent : quelle est la valeur réelle de la connaissance aujourd’hui ? quel est le pouvoir réel du législateur demain ?
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